DISCOURS D’OUVERTURE DE LA SESSION ORDINAIRE D’AVRIL 2017 DE L’ASSEMBLEE NATIONALE DU MALI
Monsieur le Premier ministre, Chef du Gouvernement de la République du Mali ;
Excellence, Monsieur Veysi KAYNAK, Vice-Premier ministre de la République de Turquie ;
Madame, Messieurs les Présidents des Institutions de la République ;
Mesdames, Messieurs les membres du Gouvernement ;
Honorable Tülay KAYNARCA, Présidente du Groupe d’Amitié Turquie-Mali, représentant le Président de la Grande Assemblée Nationale de Turquie,
Monsieur le Médiateur de la République ;
Monsieur le Vérificateur Général ;
Excellences, Mesdames et Messieurs les représentants du corps diplomatique ;
Mesdames, Messieurs les membres des délégations de Parlements invités ;
Chers Collègues Députés ;
Monsieur le Chef d’Etat-major Général des Armées ;
Madame le Gouverneur du District de Bamako ;
Monsieur le Maire de la Commune II du District de Bamako ;
Mesdames, Messieurs les Présidents des partis politiques ;
Distingués invités, en vos qualités et grades ;
Mesdames et Messieurs ;
AlhamdouLilahi RabilAlamina!
« Chose promise, chose due » ; Chers Collègues, nous voici enfin de retour dans notre salle des plénières entièrement rénovée !!!
Je rends grâce à Dieu, le Miséricordieux, pour nous avoir permis de vivre ce jour mémorable et surtout pour m’avoir permis de terminer ce chantier gigantesque que j’ai entamé avec l’appui des autorités turques, depuis le 14 juillet 2015, date de signature du Protocole.
Comme vous le constatez, les Députés maliens et le personnel parlementaire vont pouvoir désormais travailler dans un hémicycle ultramoderne, répondant à toutes les normes internationales. J’en suis vraiment très fier et très ému !
Je remercie du fond du cœur mon ami, le Président turc, Son Excellence Recep Tayyip ERDOGAN, pour son soutien inconditionnel à notre pays et pour son implication personnelle dans la réussite de ce projet.
C’est l’occasion pour moi, encore une fois, de louer son leadership dans la gestion de la tentative de déstabilisation des institutions républicaines turques, suite aux évènements des 16 et 17 juillet 2016.
La réponse instantanée et vigoureuse du peuple turc à l’appel du Président ERDOGAN, pour déjouer cette tentative de putsch, est désormais historique. Elle démontre à suffisance l’appropriation par ses concitoyens de son ambition de faire de la Turquie un pays rayonnant à travers le monde.
J’en profite d’ailleurs pour signifier à nos amis turcs que notre pays sera toujours à leurs côtés pour combattre les organisations terroristes et les ennemis de la démocratie.
Distingués invités ;
Mesdames et Messieurs ;
Mes salutations sincères vont également à l’endroit du Président de la Grande Assemblée Nationale de Turquie, l’Honorable Ismail KAHRAMAN, et de tous les membres du Parlement turc pour leur accompagnement constant de notre Institution. Enfin, je renouvelle ma gratitude à l’Ambassadeur de Turquie au Mali, à l’Agence Turque de Coopération et de Coordination (TIKA) et à l’Entreprise HORASAN CONSTRUCTION pour leur engagement sans faille à la réalisation de ces travaux de rénovation.
Comme pour parachever l’œuvre entamée, les autorités turques viennent encore de dépêcher auprès de nous, une forte délégation parlementaire et gouvernementale de plus de 30 personnes, conduite par Son Excellence, Monsieur Veysi KAYNAK, Vice-Premier ministre de la République de Turquie, pour participer à l’inauguration des salles et à l’ouverture de la présente Session. Nous en sommes tout simplement très heureux et très flattés, compte tenu de l’agenda politique chargé en Turquie, marqué notamment par les préparatifs du Référendum constitutionnel du 16 avril 2017.
Chers Collègues Députés ;
Vous conviendrez avec moi, à cet instant précis, que ce joyau fera date dans l’histoire parlementaire de notre pays. Il dénote de la vitalité de notre diplomatie parlementaire et sera inscrit, j’en suis convaincu, en lettres d’or dans les annales de l’Assemblée Nationale du Mali.
A cet égard, je vous invite solennellement à en faire un bon usage et à y accorder le plus grand soin. Sachez cependant que nous n’allons certainement pas nous arrêter là, Inchallah, car il nous faut, au quotidien, œuvrer pour l’amélioration de nos conditions de travail, aussi bien dans les Commissions générales et les Groupes parlementaires qu’au niveau de notre Administration. C’est d’ailleurs à cela que je me suis toujours attelé, depuis le 22 janvier 2014, date à laquelle vous m’avez confié les destinées de cette Institution.
Distingués invités ;
Mesdames et Messieurs ;
Par la Gloire du Tout Puissant, nous nous retrouvons, cet après-midi, pour la séance d’ouverture de la Session ordinaire d’Avril 2017 de notre Parlement. Elle intervient seulement deux jours après la clôture de la session extraordinaire qui avait à son ordre du jour, deux projets de lois extrêmement importants pour l’avenir de notre nation. Il s’agit du projet de loi relatif au foncier agricole et celui portant révision de la Constitution du 25 février 1992.
Si le premier projet a été adopté à l’unanimité, le second, par contre, a été renvoyé à cette Session d’avril pour un examen plus approfondi.
Mesdames et Messieurs, l’ouverture d’une Session est toujours un moment de retrouvailles, de communion et de partage pour la représentation nationale. Elle est surtout un moment de bonheur renouvelé pour le Président que je suis.
Je puis vous assurer que nous avons bien compris que votre présence massive en ces lieux constitue non seulement une source de satisfaction, mais aussi une preuve d’estime et d’intérêt pour le Parlement malien. A toutes et à tous, je vous souhaite la chaleureuse bienvenue à l’Assemblée Nationale du Mali et je vous remercie sincèrement d’avoir répondu à notre invitation.
Je félicite le Premier Ministre et son Gouvernement pour leur présence constante à nos activités et pour l’excellence des relations existant entre nos deux Institutions.
Je voudrais particulièrement remercier toutes les délégations de Parlements amis venues du Burkina Faso, de la Guinée Conakry, du Niger, du Togo et de la Turquie pour rehausser l’éclat de cette cérémonie. Leur présence à nos côtés constitue sans doute le témoignage éloquent de leur amitié sincère avec le Mali.
Distingués invités ;
Chers collègues ;
Mesdames et Messieurs ;
Notre pays est à la croisée des chemins, le processus de paix amorcé à Alger a atteint sa phase cruciale de mise en œuvre avec l’installation progressive des Autorités intérimaires, le retour des réfugiés, le redémarrage des patrouilles mixtes et la bonne tenue de la Conférence d’Entente Nationale dont les travaux ont pris fin hier sur une réelle note d’espoir pour l’avenir de notre pays. Certains écueils, inhérents à tout processus de sortie de crise, restent à surmonter, mais soyez sûrs qu’ils ne sont nullement au-dessus de nos capacités. Pour y parvenir cependant, il nous faut obligatoirement nous faire confiance, éviter de continuer avec la méthode « un pas en avant et deux pas en arrière ».
Nous avons véritablement besoin d’avancer, tous ensemble, sur le chemin de la paix, de l’unité et du développement de notre mère patrie.
Dans son allocution d’ouverture de la Conférence d’Entente Nationale, le Président Ibrahim Boubacar KEITA rappelait, à juste titre, je cite : « Je ne serai pas celui qui jettera la première pierre. Mais, que chacun, en son âme et conscience, en permanence, se demande en quoi ses postures enrichissent la démocratie, en quoi les actes qu’il pose contribuent à l’essor de la nation malienne.» fin de citation.
Je voudrais, pour cela, réaffirmer, en votre nom, Chers Collègues, l’engagement du Parlement malien à œuvrer, comme elle l’a toujours fait, pour la réussite du processus de paix, de stabilisation et de réconciliation de notre pays. L’Assemblée Nationale sera toujours disponible pour légiférer sur toutes questions qu’exigera la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation.
Aussi, je voudrais, ici, condamner avec fermeté toutes les tentatives visant à torpiller l’application effective et efficiente de l’Accord qui, sans être une panacée, reste aujourd’hui l’unique billet de notre portefeuille à même de sortir le Mali de la crise qu’il traverse. Je saisis cette opportunité pour réitérer la reconnaissance du Parlement à l’endroit de nos amis, la Communauté internationale, nos partenaires techniques et financiers qui nous appuient dans le combat pour la préservation de l’unité et de l’intégrité territoriale de notre cher pays.
Nous leur rappelons cependant que les maliens ont toujours soif de sécurité et de quiétude aussi bien dans le nord que dans le centre du pays. La mutation de la bande sahélo-saharienne en plaque tournante de trafics de tous genres, notamment de la drogue et des êtres humains, de même que sa transformation en véritable sanctuaire pour terroristes et djihadistes, demeurent des preuves suffisantes pour accélérer la lutte.
Nul ne doit penser que cette quête de la paix et de la sécurité sera un chemin tranquille, dépourvu d’embuches. Nul ne doit non plus penser évoluer en vase clos dans cette voie. Nous nous réjouissons, à cet égard, de la récente tenue à Bamako du 27ème Sommet Afrique-France, de la 12ème Conférence de l’UPCI dont j’assure actuellement la présidence, de la Réunion des Chefs d’Etat du G5 Sahel et de la Réunion délocalisée du Parlement de la CEDEAO, qui sont venus nous rappeler justement que le Mali n’est pas esseulé dans sa lutte contre le terrorisme et l’insécurité transfrontalière.
Permettez- moi, ici, de rendre un vibrant hommage à nos vaillantes forces armées de défense et de sécurité et de les assurer du soutien sans réserve de la représentation nationale. Nous savons dans quelles conditions elles évoluent présentement sur le terrain et nous ne ménagerons aucun effort, de concert avec le Gouvernement, afin qu’elles puissent assurer leur mission régalienne avec professionnalisme, honneur et dignité.
J’en profite pour lancer un cri de cœur au Gouvernement afin qu’il s’emploie davantage à enrayer toutes les formes de conflits intercommunautaires auxquels nous assistons et qui ont malheureusement tendance à s’enraciner dans certaines localités de notre pays. L’Assemblée Nationale s’est investie, à chaque fois, auprès des populations concernées pour les concilier et circonscrire les dégâts, mais il y a lieu maintenant de réserver à la question un traitement à la fois préventif et définitif.
Nous devons aussi, chers collègues Députés, œuvrer à freiner les ardeurs extrémistes qui guettent nos populations surtout les jeunes auxquels les vendeurs d’illusions promettent monts et merveilles pour les amener à prendre des armes pour des revendications utopistes.
Monsieur le Premier ministre,
Distingués invités ;
Mesdames et Messieurs ;
Le front social, parlons-en ! Il nous est revenu de constater depuis plusieurs mois une ébullition au niveau de certaines corporations due à des revendications syndicales notamment au niveau de la magistrature, des différents ordres d’enseignement, de la santé et j’en passe. Les multiples grèves perlées ou illimitées qui s’en sont suivies ont paralysé plusieurs secteurs d’activités et continuent, dans certains cas, à causer des dommages fatals à nos populations. Sans préjuger de la légitimité des doléances présentées, la représentation nationale invite solennellement le Gouvernement et les partenaires sociaux à trouver rapidement les compromis nécessaires pour apaiser le climat social. La situation actuelle est inacceptable et intolérable !
Je demande vivement aux organisations syndicales, de savoir raison garder et de privilégier les cadres de négociations, en ayant à l’esprit que l’Etat œuvre au quotidien pour l’amélioration des conditions de vie de l’ensemble des populations maliennes malgré ses ressources limitées. Quant au Gouvernement, je rappelle que nos concitoyens sont désemparés et déconcertés face à la timidité de la conciliation avec certains syndicats. J’exhorte donc les autorités gouvernementales à trouver des solutions urgentes et durables à ces multiples grèves et à être surtout proactives sur le front social à travers l’instauration d’une véritable charte du dialogue social avec l’ensemble des partenaires sociaux.
Distingués invités ;
Mesdames et Messieurs ;
L’intersession, qui s’est achevée avec la convocation de la Session extraordinaire, le 11 mars dernier, a offert l’opportunité aux Députés de retrouver les populations à la base, de leur expliquer les lois votées et les actes posés par l’Assemblée Nationale durant la Session écoulée. Elle leur a permis aussi de s’enquérir de leurs opinions, de leurs attentes et de leurs préoccupations. Cette intersession a été, en outre, le moment propice pour les Commissions générales d’effectuer des missions de contrôle de l’action gouvernementale sur le terrain.
Chers Collègues ;
Distingués invités ;
Mesdames et Messieurs ;
La Session qui s’ouvre aujourd’hui s’annonce bien chargée. Notre tableau des saisines comporte, à ce jour, 87 projets et propositions de loi dont près de la moitié avait fait l’objet de renvoi lors de la Session d’Octobre pour diverses raisons dont principalement les contraintes liées aux préparatifs des dernières élections communales. A ces saisines, s’ajoutent l’examen de certains recueils du Conseil Economique, Social et Culturel.
Au cours de cette Session, les Députés seront également édifiés sur les travaux des Parlements régionaux et sous régionaux, à travers les comptes rendus présentés par les Députés maliens membres.
Comme vous devez vous y attendre, nous n’aurons pas une seule minute à perdre au cours de cette Session. Je voudrais toutefois mettre l’accent sur le projet de loi portant révision de la Constitution du 25 février 1992 dont l’examen, je le rappelle, a été renvoyé à la présente session.
Ce projet de loi fondamentale que le Président de la République a déposé sur la table de l’Assemblée Nationale n’entend modifier ni le nombre, ni la durée du mandat présidentiel. Il vise, par contre, à conforter davantage notre démocratie et les fondements de notre République. Son examen exige donc de chacun de nous une attention toute particulière car n’oublions pas que nous en serons tous comptables devant l’histoire.
Je formule le vœu, que nos travaux se déroulent comme à l’accoutumée dans une atmosphère empreinte de courtoisie et de responsabilité.
Je ne saurais terminer mon discours sans saluer l’élan général de solidarité manifesté, à mon endroit et à l’endroit de l’Assemblée Nationale, par les Institutions de la République, l’ensemble des Députés et du personnel parlementaire, ainsi que nombre de nos concitoyens, suite aux dérives médiatiques dont nous avons été l’objet, ces derniers temps.
Monsieur le Premier ministre, Chef du Gouvernement de la République du Mali,
Excellence, Monsieur le Vice-Premier ministre de la République de Turquie ;
Chers Collègues Députés ;
Distingués invités ;
Mesdames, Messieurs ;
Grand merci à tous d’avoir participé à cette cérémonie solennelle!
Aux membres des délégations du Burkina Faso, de la Guinée, du Niger et du Togo, je leur souhaite un bon retour dans leurs pays respectifs et espère les retrouver très bientôt dans d’autres activités parlementaires. A nos amis turcs, je leur dis simplement :
« TÉCHÉKUR EDERIM. I YOL DJOULOUK LAR ! »
Sur ce, je déclare ouverte la Session ordinaire d’Avril 2017 de l’Assemblée Nationale du Mali.
Je vous remercie.
LA SEANCE EST LEVEE !